L'église Saint-Nicolas est attestée pour la première fois en 1083. Elle a été voulue par les moines de l'Abbaye de Saint-Etienne qui avaient misé sur un rapide développement de leur faubourg. L'accroissement démographique espéré par la construction de l'église paroissiale peut être considéré comme un échec puisqu'il faudra attendre le début du XXe siècle et le développement des transports pour que le coteau sur lequel l'église est construite devienne attractif.
Dès la fin du XIe siècle les travaux de construction sont stoppés. La façade à narthex ne sera jamais achevée et l'élévation des deux tours qui devaient l'encadrer n'aura pas lieu. Seule la tour sud sera construite au XVe siècle, mais sur un plan différent, à partir d'une souche plus étroite.
Le plan de l'église, inspiré de celui de l'église abbatiale Saint-Etienne avant la construction du chœur gothique, est de tradition bénédictine en forme de croix latine. Le décor de l'édifice est de tradition normande, d'une grande sobriété. Les chapiteaux de la nef et du chœur n'échappent pas à cette règle et sont décorés de simples crochets et de feuilles plates.
Le culte n'est plus pratiqué aujourd'hui dans l'église Saint-Nicolas, mais elle est utilisée régulièrement par la ville de Caen pour y organiser des concerts. Le public peut ainsi admirer un édifice roman très peu remanié avec le temps, proche de son état d'origine. Cette situation, qui est aussi une chance, est unique à Caen. Pour ajouter au charme de l'église, celle-ci est bordée d'un cimetière aujourd'hui abandonné où la végétation qui reprend ses droits au milieu des tombes abandonnées ajoute au romantisme de lieu.