L’église abbatiale de la Sainte-Trinité appartient typiquement, comme Saint-Etienne de Caen, aux églises normandes à façade dite « harmonique » en raison de l’équilibre de la composition qui traduit à l’extérieur l’organisation interne de l’édifice (nef centrale à deux bas côtés et élévation à trois niveaux surmontés de deux tours).
Elle a été défigurée par des interventions du XVIIIe s. et une restauration du XIXe s. qui a ajouté un décor sculpté sans rapport avec l’austérité de la tradition architecturale normande. Mais l’intérieur montre une majestueuse nef romane de neuf travées et un chœur terminé par une abside à voute en « cul de four ». Le décor est austère avec toutefois des chapiteaux sculptés dans le chœur et des murs rythmés par des rangées d’arcatures aveugles. Deux chapiteaux présentent des décors d’animaux exotiques : oiseaux échassiers et éléphants.
L'un des intérêts majeurs de la Trinité est sa crypte, cas unique parmi les églises abbatiales normandes. On y accédait par deux étroits escaliers coudés de part et d'autre du chœur. C'est à la fois l'une des parties les plus anciennes de l'abbatiale et la plus authentique. Seize colonnes y sont implantées en quatre files parfaitement régulières dans un espace rectangulaire très étroit, produisant l'impression d'une forêt pétrifiée. Le trésor de l’abbaye enrichi par le butin anglais sous Guillaume le Conquérant et les reliques ramenées de la croisade par Robert Courteheuse était enfermé dans la crypte.
Comme à Saint-Etienne, l’entrée du chœur est marquée par une pierre tombale : celle de Mathilde, duchesse de Normandie, reine d’Angleterre, fondatrice de l’abbaye.
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