Le règne de Philippe Auguste est marqué par la dislocation de l’empire anglo-normand. En 1180, Normandie, Bretagne, Anjou, Poitou, Aquitaine … sont sous le contrôle du roi d’Angleterre Henri II (1154-1189). Le Plantagenêt cependant ne porte pas le titre de roi en France : il est duc ou comte et doit l’hommage féodal au roi de France. Le jeune roi Philippe sait profiter de la guerre d’Henri contre ses fils révoltés et obtient en 1188 l’hommage de Richard Cœur de Lion pour toutes les possessions des Plantagenêt en France. Après la mort d’Henri II (1189), Philippe organise avec Richard la troisième croisade (1190), mais il rentre en France dès 1191 pour s’occuper des intérêts du royaume et n’hésite pas à profiter de la captivité de Richard (1192-1194) pour harceler les domaines plantagenêt. Il obtient cette fois l’hommage de Jean sans Terre (1193). Au retour de Richard (1194-1199), la Normandie paie le plus lourd tribut à la reprise de la guerre, entre chevauchées, sièges et trêves rapidement rompues. La mort de Richard en 1199 permet à Philippe Auguste de contester la succession de Jean sans Terre au profit de son neveu Arthur. La légende veut que le jeune prince ait été emprisonné à Falaise avant d’être traitreusement assassiné par Jean (1203). Philippe utilise le droit féodal pour prononcer la confiscation des fiefs Plantagenêt au profit du domaine royal de France (1203). En quelques mois (1203-1204) la Normandie est conquise et le long siège de Château-Gaillard met fin à presque 150 ans d’un « empire » dont il ne reste que les îles anglo-normandes. En 1214, l’éclatante victoire de Bouvines sur une coalition soutenue par le roi d’Angleterre parachève de triomphe de Philippe Auguste, et en 1216, son fils Louis prend le contrôle du sud de l’Angleterre avec l’ambition d’en devenir le roi. En 1223, à la fin de son règne, Philippe a repris le contrôle sur la plupart des grandes principautés. L’espace Plantagenêt se réduit à une portion de l’Aquitaine, au sud de Bordeaux.